logo

GENEALOGIE de la famille de Rene SCORDIA



gouren28

Photo parue sur une affiche annonçant une exposition de photos, tenues, affiches médailles et programmes d'époque,à Begard et Belle Isle en Terre, sur la lutte bretonne de 1900 à 1960, le collectage éyeant été réalisé par Serge FALEZAN.

Une autre source d'intérêt pour moi au sujet du gouren, est le fait qu'en faisant ma généalogie, j'ai découvert que j'avais des ancêtres en commun avec René Scordia, champion de Bretagne réputé dont on parlait souvent dans ma famille.





Guillaume Kergourlay nous parle en détail de ce lutteur de Bretagne : "Celui qui sera le champion des champions et dont la mémoire dure encore, nous était venu de Guiscriff et s'appelait René SCORDIA. Il a juste 17 ans lorsque ses parents prennent fermage et s'installent à Kervilon. René est petit et fluet. Il a tout pour faire un jockey et personne ne peut penser qu'il sera champion de lutte. Il se frotte en tout premier à Jean Lann, considéré comme le meilleur lutteur du Bro Elian (Pays d'Elliant) et en vient à bout dès le première krogadenn (prise) et ceci 7 fois d'affilée.

La renommée du petit rené ne fit que grandir, dans le pays d'Eliant, en Cornouaille, dans la Bretagne entière, en Irlande, en Ecosse et en pays de Galles. Partout où il allait il était vainqueur.On en parlait comme d'un héro mythique. Les femmes disaient que la chamise qu'il portait jouissait d'un enchantement : quand on la menait au lavoir, elle se retournait d'elle même et échappait aux lavandières, refusant d'être sur le dos...



Né à la ferme de Kergariou en 1906,René fait partie d'une nombreuse famille. Il est le cinquième garçon d'une famille qui compte aussi quatre filles. Cet ouvrier boulanger qui travaillera à Scaer laissera dans les mémoires le souvenir indélébile de compétiteur intègre.Il grandira dans une ligne où la lutte bretonne fait partie intégrante de la vie et pratiquera ce sport dès son plus jeune âge, dans la catégorie "poids léger". Ce n'était pas un lutteur de métier mais pour son plaisir.Il avait été élevé à la ferme où très tôt, il se plut à cultiver sa force et son adresse en luttant avec ses camarades de même âge quand ils gardaient les bêtes, et très tôt aussi il découvrit qu'il était leur maître. Il choisit le bon métier de boulanger et là encore, habitué à culbuter l'un après l'autre les deux cents livres des sacs de farine à la force de ses bras et de ses rein d'une solidité comme il n'y en a peu, il éait devenu un bel homme courant les "lisou" de Cornouaille et du pays de Vannes....Plus tard il sera affilié à la FALSAB, la Fédération de lutte bretonne.



Dans mes recherches généalogiques je trouve le décès de René SCORDIA le 26/09/1928 à Lorient, à l'âge de 22 ans. Serge FALEZAN me donne le détail de la prise qui occasionat le décès de René : "...lors de sa rencontre à Hennebont où il fut victime d'une fracture des vertèbres cervicales, sur une prise dite "ceinture à rebours", qui est une prise d'abruti quand elle n'est pas maîtrisée (ce qui fut le cas), René se mit en position de pont pour éviter la touche du sol de ses épaules. Depuis cette positon est interdite ainsi que la ceinture à rebours.Il fut enterré à Langolen ou ses parents exploitaient une autre ferme".

Dans la revue "Mouez Kerne"de 1929, on annonce la mort de rené : "C'est ainsi que la mort tragique de SCORDIA, le sympathique champion de Cornouaille, a été un vrai deuil pour toute la région". D'une autre source j'ai relevé ce texte signé : "un des amis de René SKORDIA": ... au milieu de tout, un malheur épouvantable s'est abattu : René SCORDIA de Skaër, grand maître des lutteurs de Breagne est tombé sur le "lis" et il y a trouvé la mort..... SKORDIA est mort ! ces mots ont été dit et redit avec affliction en Cornouaille, en pays de Vannes et en Tregor.....A Skaër aussi la nouvelle avait accablé un grand nombre de personnes, même s'il n'était pas né à scaër, il vivait à Skaër, il avait choisi Skaër comme pays, quelque soit le lieu où il allait lutter, il se faisait toujours inscrire comme étant de Skaër. La bonne réputation de SKORDIA s'étit largement répandue, il était le levier du pays, le meilleur des jeunes gars qui s'adonnait à la lutte. La où il a passé, de Penmarc'h à Hennebont et de Concarneau à Chaeauneuf du Faou, Skaer, Guiscriff, Bannalec, Langolen, Spézet, Pleuven, Gourin, Faouet, Arzano, Plouay, Meslan, Inguiniel, St. Goneri, Bubri, Priziac, Elliant, Penhars, La Forêt Fouesnant, Fouesnant, Bénodet, Kemperlé... et que sais-je encore...En chaque lieu où il fut victorieux, il s'est opposé aux meilleurs lutteurs de Bretagne et rien que leurs noms déjà faisaient plaisir à ses amis de la lutte bretonne : le gros JAFFRE de Verne (4 livres au delà de 200), le petit CLOAREC de la montagne près de Lochrist. Les meilleurs maintenant, sans hésiter, sont ceux qui restent: LE SKOARNEG de Plouay, JAGOUSSE de Lochrist, juge des lutteurs à Hennebont le jour où fut blessé SKORDIA, les deux frère JUBIN de Inzinzac, les deux frères MINIOU de Guiscriff, tous les gars du Morbihan ; les deux frères BERROU de Bénodet; les deux frères PHILIPPE de St Goazec ou Spézet; LE SCAVENNEC et SALAUN de Bannalec ; LE BOURHIS, LE DEZ, TOULGOAT, NAVELLOU de Scaër et l'"Avenir", le maître lutteur du Trégor, sans compter encore FISH et GREGOREY de Grande Bretagne.

Mais cela ne leur suffisant pas de s'affronter entre aux, les gars du pays. La victoire devait être sans chipotage. Il y avait encore là-bas, de l'autre côté de la mer, en grande Cornouaille, des lutteurs sans pareils, nos frères; les mêmes pères leur ont appris à jouer, comme à nous même, avec le coup du doigt de pied et celui du cliquet et comme nous, ils ont valorisé les luttes dans leur pays.

Cette année, pour la première fois, ils avaient été invités en Petite Bretagne, à Quimperlé pour se mesurer à ceux qui luttent pour le trophée (maout). Ils sont venus, les frères, à travers l'océan et la partie n'a pas été facile : on divisa les lutteurs en trois groupes selon leur poids : les poids légers, les poids moyens et les poids lourds. D'abord ce fut le tour des poids légers. René SCORDIA fut choisi pour défendre la petite Hermine noire sur le champ et ce n'était pas rien que de faire son "jeu" face au gars de l'autre côté de la mer comme FISH; "Il en aurait bien fait du tabac" comme disait autrefois mon grand père, au coin du feu.

Les matches des différents poids terminés, il y eut une autre série pur l'ensemble des participants quelque fut leur poids et SKORDIA se seva encore pour contrer GREGOREY, 156 livres ; il emporta le trophée et les spectateurs enthousiastes virent SKORDIA sur la route de la nation, porter haut la bannière de son triomphe en faisan le tour de la vieille ville de Quimperlé, sur une automobile découverte, la poitrine et les hanches ceintes de l'écharpe rayée bicolore de la victoire ! cette ceinture des poids légers et aussi celle des autres gars quelque soit leur catégorie.Ainsi, autrefois, dans les championnats de luttes de Scaër, la fierté des gars était grande lorsque le "maout" restait dans la paroisse. Par contre les gars de Guiscriff avaient bien mal au coeur, oobligés de suivre, portant le "maout", celui qui les avait ridiculisé. Il en était ainsi ce jour là: le "maout" restait de ce côté de la mer : louange à René SKORDIA !

Lors de la fête du pardon de Scaër, il donna le "lamm" au grand BERROU car il navait pas eu l'occasion de le combattre à Quimperlé.Puis il lutta encore à Guiscriff et Hennebont.....



Tous les ans les luttes d'Hennebont cloturent l'année et SKORDIA y alla joyeux et sans souci. Il y subit un mauvais "lamm". Il tomba sur le côté de la tête et sa colonne vertébrale se brisa près de la nuque.Il resta un moment sur place (un plancher recouvert de sciure de bois), ensuite on le dirigea vers l'hôpital de Lorient où il mourut le mercredi matin 19 septembre 1928. Il fut enterré à Langolen ou reposaient déjà ses parents et on demanda à quatre lutteurs de son pays d'avoir l'honneur de la porter jusqu'à sa tombe. On décida de recueillir de l'argent afin d'ériger, à Langolen, une pierre commémorative en l'honneur de René SCORDIA. Langolen est une trêve de Briec. au 19è S.ses principales ressources proviennent de la vente du chanvre, "en chaine et en filasse" et du beurre vendu sur le marché de Quimper. En 1818 elle compte 145 maisons, 6 moulins et 54 fermes.

Ce fut fait et y participèrent les lutteurs de l'autre côté de la mer. On vendit, à cette occasion, une photo de SCORDIA, au prix de 6 réals, chez BUREL photographe à Scaer.



Le 24 mai 1998 fut inauguré à Langolen, le stade René SCORDIA.